Voyage en Ethiopie, chapitre 4
Addis Abeba, Bahir Dar, la route est semée d’embûches jusqu’à Lalibela, celle que l’on surnomme la Jérusalem éthiopienne, construite au XVIIIème siècle pour permettre aux pélerins éthiopiens d’avoir leur ville sainte en terre chrétienne.
Mardi 10 août

Yemrehanna Kristos
L’Eglise St-Georges, l’emblème national

St-George
Notre guide, au demeurant fort sympathique se garde de nous rappeler que l’ensemble de ces 11 églises impressionnantes a été construit en une vingtaine d’années grâce aux efforts de plus de milliers de travailleurs (esclaves?) qui se tuaient littéralement à la tâche.
Le soir, on mange dans notre hôtel et on est rejoint par un musicien et des danseurs Azmaris qui, à la différence des griots ouest-africains, pratiquent une éloge plutôt moqueuse ou, du moins, teintée d’humour. Le lendemain, la tournée des églises continue. A notre retour en ville, les militaires apparaissent de nouveau à chaque coin de rue. Il semblerait que des manifestations soient annoncées pour le lendemain à Lalibela. Bahir Dar, Addis Abeba et plusieurs villes du Sud continuent de manifester et tous les coins du pays, à l’exception du Tigré, se mettent au diapason.
Diviser pour mieux régner
Stefanos, notre chauffeur nous explique que le gouvernement actuel a voulu faire de l’Ethiopie une fédération d’états, mais au lieu que ces états fonctionnent sous la forme d’une association de provinces unies et prêtes à collaborer ensemble, il a préféré stimuler la division et l’esprit du « chacun pour soi ». Chaque province a son propre drapeau, une déclinaison du drapeau éthiopien. « A l’époque d’Hailé Sélassié, se remémore-t-il, on hissait le drapeau tous les matins et, à chaque fois, tous les habitants de la ville stoppaient leur activité et s’immobilisaient jusqu’à ce que le drapeau soit en haut du mât. Aujourd’hui personne ne se préoccupe plus du lever de drapeau. »
Le ressentiment contre les Tigréens est tel que Stefanos craint que le pays ne bascule dans un bain de sang et que les populations civiles du Tigré ne soient les victimes de cette politique du « diviser pour mieux régner ». Force est de constater d’ailleurs que les militaires placés dans les zones sensibles sont toujours des gens issus d’autres régions, par conséquent moins sensibles aux difficultés de la population.
A la recherche d’un leader
Et les tensions ne font que s’accentuer depuis des mois. Face à cette situation, plusieurs des interlocuteurs anonymes avec lesquels nous discutons dans la rue n’hésitent pas à dire que le seul qui pourrait mettre de l’ordre dans tout ça n’est autre que Isaias Afewerki.
Isaias Afewerki est l’actuel président-dictateur de l’Erythrée, auquel l’ensemble de la communauté internationale jette l’opprobre. Dans les années 80, il avait combattu aux côtés de celui qui deviendra

Meles Zenawi

Hailé Sélassié
Mercredi 11 août

L’ancien palais de la reine de Saba
Publié le septembre 28, 2016, dans Billets d'humeur, Ethiopie, et tagué Aksoum, Arche d'Alliance, Eglise St-George, Eglise Yemrehanna Kristos, EPLF, EPRDF, Haïlé Sélassié, Isaias Afewerki, Lalibela, Meles Zenawi, Reine de Saba, tombeaux. Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.
Merci pour cette lecture du matin, dans le train.