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Mon disque du mois d’octobre: Lo’Jo « Cinema El Mundo »
OK, OK ce n’est pas très original, puisque toute la presse française s’est entichée de cet album, mais c’est néanmoins une évidence: « Cinema El Mundo » est le disque qui tourne le plus dans mon lecteur CD. Il a aussi envahi mon téléphone, ma biblothèque Itunes… D’autres excellents disques sont parus ce mois, comme « Matanë Malit » d’Elina Duni dont je parle sur le blog Music Inside ou le nouvel opus des punks helvetico-cajun de Mama Rosin que j’ai chroniqué sur swissvibes.org.
Mais celui des Lo’Jo est un peu spécial, parce que les Lo’Jo sont un peu spéciaux. Lo’Jo est un « vieux « groupe qui arrive comme une respiration dans un monde hyperactif, hyper-consommant, hyper-globalisantune. Lo’Jo est une onomatopée qui rassemble depuis plus de trente ans des musiciens bohèmes vivant la musique à leur rythme et au rythme de leurs pérégrinations musicales. Il y eut d’abord un penchant immodéré pour les musiques de cirque et de rue, puis le goût pour les voyages qui les emmenèrent du Sahara à La Géorgie. Et depuis toujours une curiosité, une volonté farouche de partager, d’échanger, de vivre différemment. Des indignés d’avant l’heure. Trente ans de carrière donc et quinze albums, chacun avec ses lumières, son approche originale. Et aujourd’hui « Cinema El Mundo », qui synthétise le meilleur de leurs attraits. Les invités y sont prestigieux, mais surtout – et c’est le plus important – parfaitement intégrés au projet. Robert Wyatt y récite un texte en introduction, Ibrahim de Tinariwen croise Le Mauritien Lelou Menwar dans un improbable « African Dub Crossing The Fantôms of An Opera ». Le panduri (instrument traditionnel géorgien à trois cordes), le n’goni (son équivalent africain) et un violon chinois apparaissent ici et là pour parachever un magnifique travail sur les cordes. S’enchaînent alors une drôle de Marseillaise en créole, des valses dans des langues inventées. Une toile magique de compositions dans lesquels les mots, associations d’idées de Denis Péan font écho aux voies tournoyantes des deux chanteuses Yamina et Nadia. Subtilement produit par Jean Lamoot, « Cinéma El Mundo » s’effeuille au fil des écoutes, dévoilant ici une atmosphère, là une phrase choc ou encore un refrain entêtant. En un mot finissant, une drôle de drogue à laquelle on devient très facilement dépendant. A signaler que les Lo’Jo sont ce soir en concert à La Maroquinerie à Paris avant de s’envoler vers les Etats-Unis où semble-t-il leur disque est également très bien accueilli!
Lo’Jo, Cinema El Mundo (World Village/ Harmonia Mundi)
La chronique de cet album est initialement parue dans Le Courrier du 13 octobre 2012
collectors de Tinariwen et Terakaft
Les musiques du monde s’intéressent à Internet. C’est même une nouvelle tendance pour faire découvrir à moindres coûts des nouveaux artistes. L’idée est de réaliser le travail de production et de présentation (notes de pochettes) habituellement faits pour un CD « physique », mais de ne sortir la musique qu’en téléchargement. Le label de worldmusic qui monte, Cumbancha, annonce ainsi dans la courant de l’été la parution digitale d’enregistrements de Kimi Djabaté guitariste, balafoniste et percussionniste de Guinée-Bissau, dans sa nouvelle collection, Discovery Series.
Aujourd’hui, le label Reaktion propose quant à lui deux enregistrements collector sur le site tamasheq.net. Tout d’abord, le premier enregistrement live en Europe de Tinariwen… Y alternent au chant des membres mythiques aujourd’hui retourné dans leur désert comme Kedou ou Foy Foy ou d’autres toujours actifs (Hassan et Abdallah).
Réunis alors sous le nom d’Azawad, ces musiciens ont enregistré en 1999 au Chabada d’Angers. Peu de temps auparavant, ils avaient rencontré pour la première fois les Lo’Jo et leur manager Philippe Brix au théâtre des Réalités de Bamako. Deux ans plus tard, le premier Festival du Désert – toujours sous l’égide des Lo’Jo et de Philippe Brix – eut lieu à Tin-Essako, au nord du Mali. Et les musiques touarègues prirent leur envol dans le reste du monde…. Ces 6 enregistrements pris sur le vif brillent par leur puissance rustique. Les guitares électriques n’y sont pas encore omniprésentes, les instruments traditionnels (violon imzad) et les claquements de main oui. Il en ressort une lancinance, une émotion et une puissance foudroyante.
On retrouve Kedou sur le deuxième enregistrement digital de tamasheq.net. Un enregistrement pris lors de la tournée européenne du trio Terakaft en 2007. Terakaft est constitué de Kedou et deux jeunes musiciens Sanou et Rhissa. Cette formule plus dense, plus intense, plus rock montre le chemin parcouru par certains de ces musiciens touaregs en à peine 10 ans. Edifiant!
Sites internet:
http://www.myspace.com/labelreaktion
Concerts de Terakaft
11Juin 2009 La Tannerie Bourg en Bresse (France)
12 juin 2009 L’Arrêt Public des Platanes Lyon (France)
13 juin 2009 L’Arrêt Public des Platanes Lyon (France)
9 août 2009 Theatron Music Summer Festival Munchen (Germany)
14 août 2009 Time in Jazz Festival Berchidda (Italia)
15 août 2009 Time in Jazz festival Berchidda (Italia)
5 sept. 2009 Festival « Paint the city black » Colle Val d’Elsa (Italia)
Concerts de Tinariwen
5 juillet 2009: Les Eurockéennes de Belfort (France)