Archives du blog
Alphüttli Jodler Club versus Erika Stucky
Vendredi dernier, j’ai été l’instigatrice d’une soirée intitulée « Le Son des Helvètes » avec le Alphüttli Jodler Club et Erika Stucky à l’Espace Vélodrome de Plan-Les-Ouates (Genève), Au final il y a eu un joli ping pong entre les Jodleurs éparpillés dans le public et Erika Stucky sur scène. J’ai expliqué et filmé tout ça (avec mon Iphone, soyez donc indulgent pour la qualité!) sur le blog Swiss Vibes. Allez-y jetez un oeil!
Calvin Russell est mort
Quelques minutes pour regarder le grand classique «Crossroads» de Calvin Russel et vous ne pourrez que succomber au charme cabossé de ce grand Monsieur du rock et du blues. Calvin Russel était un rebelle, un torturé à la Johnny Cash. Son dernier album studio, «Dawg Eat Dawg» me faisait d’ailleurs curieusement penser aux derniers enregistrements du grand Monsieur de la country, ceux de la série American Recordings et, en particulier, le volume III «Solitary Man». Il s’en dégageait la nostalgie et la sérenité de ceux qui savent ou qui ont la prescience de leur fin. Aujourd’hui M. Calvin Russel s’est éteint chez lui au Texas, mais sa voix rocailleuse et son blues mélodieux résonnent toujours.
Calvin Russel, «Dawg Eat Dawg», XIII bis Records.
Mon disque du mois de juin: Justin Adams & Juldeh Camara
La pochette a elle seule résume le projet. Une rencontre entre un guitariste anglais, Justin Adams, passionné de blues et de musiques d’Afrique de l’Ouest et un joueur traditionnel gambien, Juldeh Camara. Le tout concocté avec autant de passion que de recul et d’humour. Ils jouent ce soir à Paris, au Cabaret Sauvage en trio (avec un percussionniste). Et comme je suis frustrée de ne pas aller les voir, je parle d’eux dans mon blog… Car leur nouvel opus, « Tell No Lies », est aussi un de mes disques de chevet.
Activiste de la scène funk-dub anglaise. Vieil ami de Jah Wooble avec lequel il collabora activement au sein de «Invaders of the Heart», Justin Adams côtoie des musiciens des quatre coins de la planète depuis une quinzaine d’années. Récemment, il s’est également illustré en tant qu’arrangeur de Tinariwen. Juldeh Camara est un joueur de riti (violon traditionnel à une corde) et de kogolo (banjo à quatre cordes), un art qu’il a hérité de son père, un musicien qui parlait avec les esprits de la forêt. Personnalité magnétique, charismatique, il est avide de modernité et avance à grandes enjambées. De culture peule, il apprend la musique mandingue lorsqu’il s’installe à Banjul et s’immisce aujourd’hui avec autant d’aisance dans le monde du rock. Car c’est bien d’un vrai rock’n’roll africain, électrique, spirituel, à l’énergie transcendante dont il est question ici lorsque la guitare de Justin Adams rentre en collision avec son violon ou son banjo. «Il y a quelque chose dans les gammes pentatoniques qui vous transporte hors de vous-mêmes, quelque chose dans le chant du muezzin qui renvoie aux premières plaintes du blues… » me disait Justin Adams au Festival Musiques Métisses il y a deux mois! Ah, si j’étais à Paris, ce soir…
Justin Adams & Juldeh Camara, «Tell No Lies», Realworld/Harmonia Mundi
En concert à Paris avec Guem au Cabaret Sauvage, le 4 juillet
Mon disque du mois d’avril: Lhasa
Le mois d’avril touche à sa fin. L’excellent disque de Lhasa vient l’illuminer.
Dès les premières notes, on sait que cet album est de ceux qui marquent, de ceux qu’il ne vaut mieux pas écouter un soir de déprime. Le premier morceau est une longue prière, entre ballade et chant religieux, le second un blues traversé par la guitare de Charlie Watson. La voix est fraîche, juvénile: c’est celle de Lhasa, cette chanteuse américano-mexicaine qui avait été une révélation en 1997 avec son premier disque «la Llorona», entre rock, cabaret et folklore mexicain. Lhasa montrait alors une voie unique, différente. Une voie de nomade. Enfant, elle a sillonné les Etats-Unis à bord du bus de ses parents. Adulte elle a fait partie du Cirque contemporain «Pocheros» avec ses trois sœurs, a vécu à Marseille, au Québec. Et pour confirmer son atypisme, elle a attendu près de sept ans avant de sortir « The Living Road». Chanté en anglais, en français et en espagnol, ce deuxième volet s’ouvrait à de nouveaux genres musicaux (gospel. blues). 2009 est l’année du troisième opus.
Comme son titre le laisse supposer «Lhasa» revient à l’essence de Lhasa.Une instrumentation sobre et inédite où se croisent harpe, guitares, pedal steel, basse, batterie, piano. Et le choix de l’épure pour évoquer l’amour, la vie, la mort. On pense autant à Johnny Cash qu’à Marcel Kanche ou à la pureté d’un chant d’enfant… Il se dégage de ce nouveau disque une impression d’universalité, mais aussi de gravité. Plongée tout entière dans sa méditation musicale, Lhasa, oscille entre évanescence et ancrage. Magnifique.
Lhasa, «Lhasa», Tôt ou Tard/Warner